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La réhabilitation du site Tudor à Florival : quel sera le rôle exact joué par la Province du Brabant wallon ?

Dernière mise à jour : 4 déc.


à cheval entre la Région wallonne (Grez-Doiceau) et la Région flamande (Huldenberg), le site des anciennes usines Tudor devrait prochainement laisser place à de vastes espaces dédiés aux entreprises locales, aux loisirs et à des bureaux, tout en faisant la part belle à la mobilité douce. Pour se faire, le Provinciale Ontwikkelingsmaatschappij  Vlaams Brabant (ou, plus simplement, POM) a sollicité notre province pour devenir un partenaire officiel de ce beau projet et cofinancer la réalisation d'un MASTER PLAN, à hauteur de 41.754 €.


Mais quelle sera exactement la participation provinciale au delà de ce montant ? Quelle plus-value compte apporter le Brabant wallon dans la réalisation de ce projet ? Pour le savoir, Olivier Vanham a interrogé le Collège provincial du Brabant wallon, en la séance du Conseil du jeudi 22 février 2024.

 

Monsieur le Président,

Monsieur le Gouverneur,

Mesdames et Messieurs les Députés provinciaux,

Chers Collègues.

 

J’aimerais revenir sur un point d’actualité que je trouve particulièrement intéressant, tant pour sa portée symbolique (un projet unissant deux régions linguistiques, deux provinces, deux communes) que pour le projet en lui-même et le challenge auquel celui-ci nous confronte.


Il y a quelques mois (en septembre 2023), en réponse à ma question concernant les craintes de la population grézienne face à la volonté flamande de réhabiliter le site des anciennes usines Tudor à Grez-Doiceau, la Députée provinciale en charge de l’aménagement du territoire nous présentait la volonté du Provinciale Ontwikkelingsmaatschappij  Vlaams Brabant (ou, plus simplement, POM) de solliciter notre Province pour coordonner les contacts au niveau des acteurs wallons afin de mener une réflexion globale sur le site, intégrant également l’abbaye de Florival. En parallèle, le POM attendait de nous (toujours selon la Députée provinciale) d’adhérer au consortium de partenaires clés et participer financièrement au master-plan à concurrence d’un montant de 41.754 €.


Nous voilà donc cinq mois plus tard et le projet semble avoir gagné en consistance : un accord a été conclu entre cinq partenaires (le POM, les Communes de Grez-Doiceau et d’Huldenberg et les Provinces du Brabant flamand et du Brabant wallon) et devra, dans un premier temps, déboucher sur la réalisation d’un master plan qui devra déterminer les grandes lignes de l’avenir du site[1]. Même si l’on ne sait pas encore grand-chose du résultat final, la volonté commune des 5 parties serait d’éviter toute industrie lourde ou toute activité engendrant un important charroi et de le dédier plutôt à des entreprises locales, des bureaux, de l’événementiel, du loisir tout en privilégiant la mobilité douce[2].


Je vous le disais au début de mon intervention : pour mon groupe et moi-même, ce projet ambitieux est vraiment intéressant car, au même titre que les forêts du Brabant, il permettrait de porter une ambition écologique mais également sociale et économique, tout en nous permettant de travailler de concert avec notre Province-sœur et nos voisins flamands. Un beau projet national transfrontalier donc, que nous ne pouvons que soutenir ! Mais j’aimerais néanmoins, maintenant que les choses sont plus claires, que le Collège puisse présenter plus en détail ce qui sera attendu de notre institution : au-delà du financement du master plan, a-t-on déjà une estimation, même vague, de la participation attendue du Brabant wallon pour les travaux à entreprendre (je pense notamment aux travaux de dépollution des sols, qui s’annoncent très important) ? Notre Province sera t’elle amenée à partager son expertise, par exemple en ce qui concerne l’inclusion du site au sein de son maillage écologique ?


Je vous remercie.


[1] Ariane Bilteryst, Une alliance nord-sud inédite pour réhabiliter le site Tudor à Florival, Bouge : Vers l’Avenir, 03-02-2024, https://www.lavenir.net/regions/brabantwallon/grez-doiceau/2024/02/03/une-alliance-nord-sud-inedite-pour-rehabiliter-le-site-tudor-a-florival-MSGLW5KH2NCSBBX6ITAUEFHEWU/, 08-02-2024, 08-02-2024.

[2] Idem.


 

Réponse Sophie Keymolen (MR) :

Chers vous tous. Je vous remercie pour votre question, Monsieur le Conseiller, et pour l’enthousiasme dont vous témoignez sur ce projet. Il y a effectivement une certaine fierté de voir notre institution reconnue au-delà de ses frontières : le Brabant wallon joue ici pleinement son rôle de partenaire facilitateur, coordinateur, fiable et polyvalent vis-à-vis des communes, de différents pouvoirs publics, de structures publiques de Wallonie et de nos homologues flamands. Il s’agit en effet d’un projet d’aménagement – et même de réaménagement – de territoire puisqu’il s’agit de la réhabilitation d’un ancien site industriel abandonné qui présente un important potentiel et de nombreux enjeux transversaux pour le Brabant wallon. Par cette alliance inédite, nous avons l’opportunité d’avoir une conception transversale, comme je le disais, puisque ce projet recoupe des enjeux en termes de mobilité, d’activités économiques, touristiques, de loisirs et d’innovations écologiques… Outre la signature de l’accord de coopération et le financement partiel de l’élaboration du master plan dont la sélection du prestataire est en cours, notre administration, par son service de l’Environnement et du Développement territorial, suit et prend part à l’ensemble des travaux. Je vous rappelle que nous avions transmis notre vision actuelle du développement du site lors du Conseil provincial de décembre 2023 et que celle-ci a été intégrée au cahier des charges du master plan. En termes de mobilité, la localisation du site ne permet pas une urbanisation intensive. Toutefois, son développement devra tirer parti de la proximité de la gare de Florival qui se situe sur la ligne Leuven – Wavre – Ottignies – Charleroi Central, et du schéma directeur cyclable provincial qui prévoit à cet endroit l’aménagement d’un corridor cyclable fort entre Wavre et Leuven, dans la suite de l’aménagement de la cyclostrade de la Dyle entre Court-Saint-Etienne et Wavre. L’étude de tracé entre Wavre et Leuven a d’ailleurs débuté. Pour ce qui concerne la biodiversité, ce site se trouve dans la vallée de la Dyle et sur la liaison écologique transrégionale « La vallée de la Dyle entre Gastuche et Sint-Joris-Weert », reprise sur la carte du maillage écologique du Brabant wallon et dans le projet des Forêts du Brabant.

L’aménagement du site devra ainsi assurer le maintien et le renforcement de la liaison écologique sur cet axe. Ce site pourrait aussi être considéré comme un site d’appui dans notre constat d’un déploiement stratégique du NPOW – New Place of Working (ou nouveaux lieux de travail) – en Brabant wallon dans des projets rassemblant lieux de travail, lieux de vie, lieux de service, le tout à 20 minutes à vélo. Le site suivra alors les principes d’urbanisation ad hoc, à savoir un développement d’activités économiques qui vise à créer de l’emploi et des espaces de résidence économique décentralisés à portée de vélo. Le site est également identifié par la Flandre comme une porte d’entrée du parc national des Forêts du Brabant. Si une activité de type touristique ou de loisir devait s’y développer, elle devrait intégrer les perspectives de slow tourisme pour éviter de générer d’importants flux automobiles. Des thématiques en lien avec l’histoire du site pourrait être intéressantes à développer : les énergies renouvelables, l’électrification, le stockage d’énergie ou encore l’économie circulaire. Enfin, le développement résidentiel pourrait être envisagé mais comme fonction complémentaire et limitée. Dans l’absolu, la Province n’aura pas pour vocation de développer les activités sur le site. La mise en œuvre se fera par des tiers en fonction de leurs domaines d’activité. Par exemple, nos services ont facilité la sauvegarde des archives du site par leur mise en dépôt aux Archives de l’Etat à Louvain-la-Neuve. Nous avons, avec l’aide de la SARSI (InvestBw), mobilisé la SPAQUE afin qu’elle envisage d’intégrer le site dans sa réserve foncière et, à terme, de bénéficier de moyens pour sa dépollution. A ce stade, la SPAQUE attend encore des études complémentaires de la part de POM afin de pouvoir identifier les risques et les coûts de dépollution.

La dépollution du site se fera en fonction des affectations suggérées par le master plan. C’est le résultat de l’élaboration de celui-ci qui définira les futures fonctions et affectations du site. Pour conclure, notre participation en tant que partenaire principal au sein de ce consortium et au sein du groupe de travail master plan apporte les garanties de soutenir et porter les choix et les orientations stratégiques du projet en restant associés et mobilisés pour le redéploiement de ce site. Je vous remercie pour votre attention.

 

 

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